mercredi 8 mars 2017

Chapitre I: Une communication municipale approximative et plus d'impôts pendant 6 ans



Pour commencer cette observation des comptes de notre commune et de la façon dont ils sont présentés par la municipalité, nous vous proposons de faire un tour du côté des impôts et taxes qui nous sont prélevés.
M. Navrot a décidé, dans les deux semaines suivant son élection au poste de Maire, d’une hausse spectaculaire des taux d’imposition, en arguant d’une baisse des dotations de l’état. En conséquence, les scygéocastellois ont payé chaque année (2014, 2015, 2016, …) des impôts supplémentaires. Nous montrons dans la suite que, sur la période 2014-2016, et sur base des budgets primitifs, ce sont 527 330 euros supplémentaires qui ont été prélevées des poches des scygéocastellois, alors que les dotations n’ont baissé que de 92 400 euros.




1. Hausse massive des impôts au lendemain de l’élection.

Pour rappel, l’année 2013 est la dernière année complète du mandat de M. Straub. Elle nous sert de référence pour cette opération.

Impôts et taxes 2013 : 1 115 300 €. (Les échos, p 5 n° 54)
Impôts et taxes 2014 : 1 213 300 € (66% de 1 838 000 €, Les échos p.11 du n°57)
Impôts et taxes 2015 : 1 312 600 € (Les échos p.10 du n° 59)
Impôts et taxes 2016 : 1 349 430 € (53% de 2 546 095, Les échos p 9 n° 62). Comme il s’agit d’un % arrondi, nous considèrerons la somme exacte indiquée dans le budget qui est de 1 346 100 € (SF-R ligne 73), afin d’être le plus précis possible.

Entre 2013 à 2016, les recettes fiscales sont donc passées de 1 115 300 € à 1 346 100 €, ce qui correspond à une hausse de 230 800 €, soit + 20,7%.

Munis de ces données, nous calculons cette fois les recettes supplémentaires cumulées sur les trois années de mandat de l’équipe municipale. Il s’agit donc du supplément, ponctionné notamment « grâce » à la hausse des taux votée par nos élus, durant leurs trois années de mandat, par rapport à 2013, dernière année de la précédente mandature. Nous décomposons année par année, le supplément découlant de la hausse des revenus des impôts et taxes, en nous basant sur l’année 2013, où les revenus des impôts et taxes s’élevaient à 1 115 300 € (Les échos, p 5 n° 54).
Concernant l’année 2014, comme le bulletin municipal nous indique un % arrondi, nous tiendrons compte de la somme exacte de 1 214 530 € indiquée au budget (SF-R ligne 73)

Nous retranchons donc les revenus de 2013 de ceux de chaque année suivante pour trouver le supplément dont bénéficie la commune (2014-2013 + 2015-2013 +2016-2013).

2014 : 1 214 530 – 1 115 300 =  hausse de  99 230 €
2015 : 1 312 600 – 1 115 300 =  hausse  de 197 300 €
2016 : 1 346 100 – 1 115 300 = hausse de  230 800 €
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Total cumulé sur les 3 ans + 527 330 €

C’est donc, sur les 3 années de mandat de l’équipe municipale de M. Navrot, la somme de 527 330 euros supplémentaires qui a été prélevée sur les contribuables scygéo-castellois.

On peut aisément extrapoler, connaissant ces chiffres sur trois premières années de mandat, le décompte cumulé des trois prochaines années, ainsi que le total sur l’ensemble de la mandature (six ans), qui devrait culminer aux alentours d’un million d’euros.

Pour être exhaustif, la montée en puissance du quartier Eiffage a permis à la commune des rentrées fiscales supplémentaires, mais toutes relatives par rapport à l’énormité de la hausse des taux d’imposition, dont l’équipe municipale nous a gratifié depuis 2014.


2.               Baisse des dotations, vous a-t-on tout dit ?

La justification de cette brutale hausse des impôts était la baisse des dotations de l’Etat. Nos élus nous avaient informés à plusieurs reprises que cette hausse venait en compensation de la baisse des dotations de l’Etat qui, selon M. le Maire, sont de « de - 150 000 euros/an par rapport au mandat municipal précédent » (éditorial du Maire, Les échos p 3 n° 60).
Lors de la réunion publique de 2014, M. le Maire avait expliqué, devant un public nombreux (et plutôt mécontent de cette hausse vertigineuse des taux), que pour compenser la baisse des dotations de l’Etat, ce n’est pas de 9% que les taux devaient augmenter, mais de bien plus, il avait à l’époque cité le chiffre de 25%. (NB: Le 8/3/2017, M. le Maire a indiqué dans un article du Républicain Lorrain, qu'une hausse de 25% de la taxe d'habitation serait nécessaire pour compenser la baisse des dotations). Une partie de cette compensation serait supportée par la hausse d’impôt que nos élus avaient décidée, l’autre, plus importante, étant compensée par les économies qu’il allait réaliser. M. le Maire avait d’ailleurs beaucoup parlé d’économies à réaliser lors de cette réunion ; nous y reviendrons.
Donc, selon ce qu’a indiqué M. le Maire, pour les 3 années du mandat de l’actuelle équipe municipale :
1) La baisse des dotations serait de - 450 000 euros (3x 150 000 euros (p 3 n° 60))
2) La hausse des impôts ne compenserait qu’un tiers de la baisse des dotations de la commune.  

Attardons-nous sur le point 2). Nous l’avons calculé précédemment, la hausse des revenus des impôts et taxes est de
+ 527 330 euros, ce qui ne couvre pas 1/3, mais l’intégralité des baisses de dotations annoncées par M. le Maire (- 450 000 €).  Lorsque nous comparons les 527 330 euros prélevés en impôts supplémentaires aux 150 000 euros (450 000 :3)  qu’ils sont censés couvrir, nous constatons que nous sommes en présence d’un taux « d’erreur » de 250 % !!!!
Nous remarquons donc que la hausse des revenus des impôts et taxes (+ 527 330 €) est supérieure à la totalité de la baisse des dotations de l’Etat annoncées par nos élus
(- 450 000 €), alors qu’elle ne devait en compenser qu’un tiers.  La soi-disant nécessité d’augmenter le taux d’imposition de 25% est donc une affirmation  fantaisiste.

L’analyse du point 1) est encore plus étonnante. Nous utilisons pour cela les documents des budgets SF-R, ligne 7411, nommée « dotation forfaitaire » qui correspond aux Dotations de l’Etat. Voici ce qu’on peut lire :

2013 : 236 198 euros
2014 : 220 890 euros
2015 : 187 000 euros
2016 : 148 920 euros

Nous calculons à présent la baisse cumulée sur les 3 ans de la Dotation de l’Etat (année par année), toujours en prenant pour référence l’année 2013 (236 198 €) :

2014 : 236 198 – 220 890 = - 15 308 €
2015 : 236 198 – 187 000 = - 49 198 €
2016 : 236 198 – 148 920 = - 87 278 €
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Total: - 151 784 €

Le total de la baisse des dotations de l’Etat cumulée sur les 3 années est de - 151 784 euros, et non pas - 450 000 euros comme indiqué par l’équipe municipale (p 3 n° 60). La différence est de 298 216 euros. Le taux d’erreur est cette fois de 200%.

Les dotations de l’Etat n’étant pas les seules dotations dont bénéficie une commune, il nous faut encore explorer les autres dotations qui pourraient nous permettre de valider la baisse avancée par nos élus. Nous avons à notre disposition le document du budget SF-R.
Nous cumulerons donc toutes les autres dotations (solidarité rurale, département,
autres communes …) qui correspondent aux lignes 74121, 74718, 7473, 74748, 7478, 7488. Il s’agit toujours bien entendu de dotations et non pas de subventions. Voici les montants des autres dotations :

2013 : 46 300 €
2014 : 57 584 €
2015 : 55 000 €
2016 : 85 700 €

Nous calculons maintenant la « baisse » cumulée des « autres dotations » sur 3 ans, en procédant toujours année par année, et en se basant sur l’année 2013 (dernière année de mandat de M. Straub) où les « autres dotations » s’élevaient à 46 300 €.

2014 : 46 300 - 57 584 = 11 284 (il s’agit d’une hausse, et pas d’une baisse !).
2015 : 46 300 - 55 000 = 8 700 (encore une hausse).
2016 : 46 300 - 85 700 = 39 400 (de nouveau une hausse).
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Total : + 59 384 €

La baisse des « autres dotations » sur 3 ans a donc été une hausse, de + 59 384 euros.

Si l’on cumule cette fois, toujours sur 3 ans, toutes les dotations, nous obtenons une baisse totale de - 92 400 euros (151 784 – 59 384). Nous sommes donc loin, très loin des - 450 000 euros annoncés par l’équipe municipale (Les échos, p 3 n° 60).

3.               Conclusion

Sur les trois années de mandat de l’équipe municipale :

La hausse cumulée des recettes fiscales de + 527 330 € devait compenser la baisse totale cumulée des dotations,  qui est en réalité  de  92 400 €.

Il y a peu de  corrélation entre les objectifs affichés par nos élus et la réalité, et ce, au détriment du contribuable, qui dans cette affaire, parait bien s’être fait abusé.

Le « bénéfice net » de cette opération (hausse d’impôts/baisse des dotations) est, pour ces trois années (2014, 2015, 2016), de + 434 930 € (527 330 – 92 400) en faveur de la municipalité, et au détriment exclusif des contribuables de notre commune.

On ne peut que s’interroger sur les décomptes étranges et surprenants de l’équipe municipale, ainsi que sur la communication municipale qui ne permet que très difficilement d‘appréhender la réalité chiffrée. Depuis qu’il a succédé à M. Straub, force est de constater que M. le Maire semble être en marche vers une communication peu soucieuse de la réalité des chiffres et des faits. En particulier, nous avons démontré que l’explication de la hausse massive des impôts par la baisse des dotations de l’état n’est pas conforme à la réalité budgétaire.

Par ailleurs, comment se fait-il que les scygéocastellois ont été les seuls à subir une hausse aussi forte des impôts locaux ? Connaissons-nous une seule commune  qui a subi une telle augmentation, dès 2014, dans tout l’ouest mosellan ?

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